Historique des lauréat.es

Lauréat
2022
PLESSIS
Joël Bégin

Schefferville, 1959. Dans le guest house de l'Iron Ore Company of Canada, le vieux Chef se meurt. Attaque cérébrale soudaine. Du moins, c'est ce qu'on prétend. Parce qu'il apparaît vite qu'il se trame quelque chose de louche, à Schefferville. C'est à Paul-Émile Gingras, jeune policier trifluvien pas spécialement doué, que son grand-oncle Jos-D., ministre de la Colonisation et bras droit de Maurice Duplessis, assigne la tâche de démêler tout ça. Alors pas le choix, avec son ami Gégé Godin – oui, ce Godin-là –, Gingras prend la route de la Côte-Nord.

Un roman noir, donc ? Oui, mais le plus coloré qui soit. Passant de la farce à la fresque historique, du drame familial au vrai-faux portrait d'une classe politique, du picaresque au naturalisme, Joël Bégin louvoie entre les genres et les époques pour composer la fantasmagorie jubilatoire d'une Grande Noirceur à l'agonie.

Lauréat
2021
Tout est Ori
Paul Serge Forest

Il s'est assis là où se rendaient les vagues pour observer la danse singulière des particules. Elles avaient un comportement plus animal que minéral. Il était facile de leur prêter une volonté : déplier le plus loin possible, en longues traînées, leur chatoiement bizarre. Saisi par le phénomène, Goyette n'a pas reculé. Le fleuve lui est rentré dans les souliers, dans les pantalons, dans la raie. C'était froid, et de plus en plus magnifique.

Grâce à leur énorme usine, les Lelarge contrôlent le marché des fruits de mer sur la Côte-Nord quand survient, sur la plage de Baie-Trinité, un visiteur à l'élégance suspecte, lié à un mystérieux conglomérat japonais. Pour Frédéric Goyette, fonctionnaire dépressif de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, amateur d'aquavit et de jazz inécoutable, c'est le début de l'enquête. Quant à Laurie Lelarge, cadette rebelle de sa famille, l'homme en vient vite à exercer sur elle un attrait confus, mais irrépressible. Elle ignore encore que Mori Ishikawa est l'auteur d'une invention qui est promise à changer le cours de l'histoire...

Lauréat
2019
Francis
Alexandre Michaud
Un roman sur la dangereuse emprise de la fiction.

Antoine Lavoie habite dans une petite ville glauque et pauvre avec sa mère, dépressive chronique, et son père, chômeur habituel. Il passe son temps à lire et rêve de devenir écrivain. Mais pour écrire quoi ? Il n'a rien à raconter, et ça se voit : à la poly, c'est comme s'il était transparent… Mais voilà que Francis Pigeon, la terreur du voisinage, lui fait une proposition inespérée : il va lui faire vivre de quoi remplir son livre.

Lauréat
2018
Saint-Jambe
Alice Guéricolas-Gagné

La mer a englouti la Basse-Ville. Sous la lune, des poètes acrobates sautent de toit en toit. Deux femmes s'écrivent sur le dos de leur amant. De mystérieux sectateurs se prosternent devant une idole vorace. Un philologue charmeur mijote quelque chose et, depuis les terrasses qui surplombent les eaux, une belle jeunesse rêve de partir, et de revenir… En interrogeant les habitants de la République de Saint-Jambe-les-Bains, en épluchant son folklore, en fouillant ses caves et ses greniers, une ethnologue est parvenue à reconstituer des pans de sa glorieuse histoire. C'est une épopée aux contours indistincts, car le passé et l'avenir, le centre et les marges, le soi et l'autre sont autant de frontières que la catastrophe utopique du Siège de Saint-Jambe a rendues caduques.

Lauréat
2017
Maître Glockenspiel
Philippe Meilleur

Despote mégalomane et irascible, Maître Glockenspiel règne d'une main de fer sur un pays sans nom. Sa vie toute de confort et de raffinement devrait le combler, mais pourtant, depuis quelque temps, il est mélancolique – et le malaise qui l'étreint sape aussi son royaume. L'économie bat de l'aile, les aristocrates dégénérés complotent plus que jamais contre lui et le peuple, ingrat et paresseux, végète entre deux combats de lutte politique. C'est bien simple : tout va mal, et même sa magnifique collection de bombes atomiques ne parvient pas à lui remonter le moral.

Roman dystopique entre l'absurde et la satire, Maître Glockenspiel transporte le lecteur dans un monde qui pourra lui sembler étrangement familier. Ce serait là un pur hasard.

Lauréat
2016
Coco
Antoine Charbonneau-Demers

Dans son « racoin du monde », un garçon de douze ans est repéré par Marie-Thérèse Lambert, actrice tordue et malheureuse qui décide de le prendre sous son aile. Des années durant, elle lui apprendra à se délecter de son propre malheur et, surtout, à susciter la pitié des autres – comme le faisait son alter ego, l'infâme Kamelia Kaze, du temps où elle se suicidait sur les scènes de New York. Coco est un roman d'apprentissage déjanté et minimaliste dont l'humour caustique se fait tour à tour jubilatoire et inquiétant.

Une femme se tient debout, dos à moi, au centre d'un cercle d'enfants couchés par terre, les yeux fermés. On entend tout. Les gouttes qui tombent de mes cheveux et la respiration de chacun d'eux, étalés sur le plancher comme des paires de poumons. Je risque de leur faire peur en m'approchant. Ou peut-être qu'ils vont m'ignorer jusqu'à la fin? On n'arrive pas en retard à un cours de théâtre, j'imagine: tout y a l'air si sacré.

Lauréat
2014
Ma belle blessure
Martin Clavet

L'enfant qui entame la rédaction de ce journal intime est innocent. Fraîchement débarqué dans son nouveau quartier, il est impatient de rencontrer ses camarades de classe. Mais dès le premier jour, dans la cour d'école, c'est son bourreau qui l'attend. Le monde coloré qui l'habite s'assombrit à mesure que les insultes se transforment en coups, les coups en torture; les phrases sautillantes du début font place à une écriture exsangue où la candeur ne convainc plus. C'est un enfant rompu qui, à la fin, noircit les pages de son journal, son seul ami, son « frère de papier ».

Lauréat
2013
Zora. Un conte cruel
Philippe Arseneault

Méfie-toi, lecteur. D'autres avant toi ont eu l'imprudence de s'intéresser au sombre destin de Zora Marjanna Lavanko. D'autres malheureux ont trouvé dans les pages de ce livre une matière si horrifiante qu'ils en ont à jamais perdu le repos. Prends bien garde de ne pas te mettre sur la route de Seppo, maître tripier et égorgeur de vierges, du capitaine Boyau, ignoble maquereau itinérant, de Glad l'Argus, barde sanguinaire, ou des autres vils personnages qui peuplent la forêt des Fredouilles. Tu t'exposerais à bien des calamités...

Lauréat du prix Robert-Cliche 2013, Philippe Arseneault relate, avec une érudition et un humour sans pareils, les aventures des habitants d'un coin perdu de la Finlande dans ce roman exceptionnel inspiré de la mythologie nordique.

Lauréat
2012
Hunter s'est laissé couler
Judy Quinn

Hunter est mort. Pour ces hommes qui ont vu leur destin lié au sien durant la guerre, il sera passé comme une ombre. Comment, alors, le raconter? «Cher Hunter, tu te souviens, Nanette venait d'arriver de son salon de coiffure, un arbre est tombé à quelques mètres de nous, et on s'est regardés, Nanette, toi et moi, comme si était né en même temps un grand malheur, et c'est là que je t'ai dit que si tu y allais j'irais moi aussi et tu as seulement haussé les épaules, pendant que Nanette me fixait d'un air horrifié, un malheur est tombé, disaient ses yeux, et les tiens ne disaient rien d'autre qu'on est tous seuls de toute façon.»

Lauréat
2011
La main d'Iman
Ryad Assani-Razaki
À travers les destins d'Iman, de Toumani et d'Alyssa, c'est tout le drame de l'Afrique qui se dessine

Dans La main d'Iman, plusieurs voix se succèdent pour nous raconter une histoire qui se déroule sur trois générations. Ils sont africains, leur pays n'est pas nommé, mais l'Afrique noire est finalement le personnage principal du roman. À travers les trajectoires des différents personnages, et grâce à une écriture précise et poétique dotée d'une sensibilité hors du commun, c'est tout le drame de l'Afrique qui se dessine – ses forces, ses richesses, ses prédateurs, sa violence et son désespoir!

Lauréat
2010
La chambre
Simon Lambert

Cette possible confusion, mes tortionnaires l'avaient bien sûr prévue. Ils croient que j'écris pour être lu et que, dès lors, je serais peiné qu'on me confonde avec un autre. Voilà ce que leur sadisme a imaginé de plus ignoble, de plus raffiné. J'ai eu tort, après tout, de croire qu'on brûlerait mes pages. Non, ce n'est pas ce qui adviendra. Forcé d'écrire comme tous les détenus, je produis un manuscrit qui, à ma mort peut-être, sera distribué dans la rue. Par le petit vendeur, évidemment. On espère que j'y confesserai mes fautes pour ensuite les exposer à la vue de tous.

Oui, voilà, cet immeuble est un alambic. On y distille les condamnés afin d'en extraire l'essence, l'aveu. Ils ne m'auront toutefois pas, ces feuilles ne leur apprendront rien. Et si elles devaient un jour devenir révélatrices, c'est moi qui les brûlerais de mon propre chef. Une seule allumette et c'en serait terminé.

Lauréat
2009
Les murs
Olivia Tapiero

– Dr G m’a déjà parlé de toi, mais j’aimerais entendre ton point de vue sur les choses.
– Mon point de vue sur quoi ?
– Sur la situation… Pourquoi penses-tu que tu es ici ?
– J’ai essayé de me suicider en faisant une overdose de somnifères.
– Et est-ce que tu veux t’en sortir ?
– Non merci, ça ira.

Lauréat
2008
Le train pour Samarcande
Danielle Trussart
Un premier roman construit autour des pensées virevoltantes d'une femme s'abîmant dans la vieillesse.

Blanche a longtemps rêvé de marcher jusqu'au bout de toutes les routes. Pourtant, elle n'a pas souvent franchi les montagnes qui bordent sa petite ville natale de Baie-Saint-Paul. Aujourd'hui, à la veille du grand départ, elle vit comme sur un quai de gare. En attendant le train qui la mènera à Samarcande, elle range ses affaires et ses souvenirs, tout en parlant à Florent, son mari décédé, à qui elle donne des nouvelles du monde. Le fil de ses pensées n'est interrompu que par de rares visites: sa vieille amie, Jeanne d'Arc...

Lauréat
2007
Balade en train assis sur les genoux du dictateur
Stéphane Achille

Dans un restaurant de New York, un musicien sans succès croise un homme en complet gris accompagné de gardes du corps. Après quelques rencontres amicales, l’homme invite le musicien à visiter son pays. Et les voilà à bord d’un train sillonnant un pays d’Amérique du Sud où règne la terreur. Or cette terreur est à sens unique, car l’homme en complet gris est « président à vie » du pays en question, un dictateur qui gouverne son peuple l’arme au poing. Sous sa soudaine et imprévisible tutelle, l’innocent musicien se verra asséner de mémorables leçons. Roman humoristique et cruel sur le pouvoir...

Lauréat
2006
Slash
François X Côté

Un enfant, la Côte-Nord et une souffleuse: allez savoir ce qui va en sortir! Des mots, beaucoup de mots, qui forment une histoire composée de traces. Traces de chutes en vélo, traces de moto, traces de pneus de chaise roulante, traces de tourments anciens. Et beaucoup de fausses pistes.

Lauréat
2005
Whisky et Paraboles
Roxanne Bouchard

Une jeune femme du nom d’Élie quitte tout pour aller s’installer au fond des bois. Elle veut tourner la page, refaire sa vie, recommencer à zéro. Mais voilà, il y a les autres, ses nouveaux amis de la place, musiciens et musiciennes tous plus singuliers les uns que les autres. [...]

Lauréat
2004
Les bruits
Reine-Aimée Côté

L'histoire que raconte Les bruits fait partie de celles qui troublent et qui émeuvent. L'auteure dépeint l'enfer de Paul Lajoie et des êtres qui hantent sa vie : sa mère, Léa, son amour absolu, qui le laissait seul dans son enfance brisée pour aller rejoindre les bras d'inconnus, Marc-Éric, son demi-frère, muet et dépendant, qu'il détestait, l'Homme de peu de mots, son beau-père et, Cloé, fantasme de sa jeunesse devenue une danseuse de bar, qu'il finit par enlever et séquestrer pour se venger de sa propre mère (acte pour lequel il sera condamné à dix ans de prison). En se remémorant des pans de son histoire, le narrateur relate son long combat contre lui-même : ses souvenirs d'enfance, teintés de bruits de toutes sortes, ses démons, sa haine et sa soif de vengeance et, surtout, son incapacité d'aimer. « Le manque est invisible », dira-t-il. Sa vie est peuplée de ces êtres qui ont semé le doute en lui, et ceux qu'il invente pour survivre dans son désert émotif. Par la poésie des mots, cette profonde solitude de l'âme en mal de vivre nous atteint droit au cœur. En faisant se succéder et se répéter des scènes quotidiennes difficiles, l'auteure crée des atmosphères étouffantes qui finissent par composer une troublante tragédie ordinaire. Malgré tout, la beauté du roman découle des envolées lyriques qui nous font accepter la détresse et la douleur d'un adulte qui n'a pas été aimé. Loin d'être banale, voici une histoire sur les relations familiales destructrices, dont les images fortes s'impriment de façon indélébile dans l'esprit du lecteur.

Lauréat
2003
La route des petits matins
Gilles Jobidon

La route des petits matins s’inspire du parcours initiatique d’un réfugié de culture sino-vietnamienne après la chute de Saigon. Entre autres personnages, on y trouve maître Wou, un maître de thé dont les enseignements sont illustrés de proverbes et de dictons qui puisent à une sagesse immémoriale très inspirante pour notre époque agité.e. Tout au long du récit, le narrateur conserve pour le héros et sa culture une pudeur chargée de tendresse amoureuse. Le texte, empreint d’émotion et de poésie, utilise des tournures qui s’apparentent à la structure fleurie des langues asiatiques et donnent aux phrases une musicalité envoûtante. Écrite comme une longue lettre d’amour, La route des petits matins salue le courage, la solidarité, la détermination et la faculté d’adaptation des réfugiés, d’abord pour fuir leur pays, puis pour s’intégrer à une culture et à un climat diamétralement opposés à ce qu’ils ont auparavant connu.

Lauréat
2002
Les dames de Beauchêne. Tome 1
Mylène Gilbert-Dumas

Amérique du Nord, 1756. La vie de trois femmes bascule brusquement quand meurt au champ d'honneur le capitaine Charles de Beauchêne. Liées par le sang mais séparées par le destin, Marie, Odélie et Antoinette tentent de retrouver le bonheur malgré la guerre qui chambarde leur existence. Après avoir laissé sa fille à sa belle-sœur à Louisbourg, Marie de Beauchêne s'embarque pour la Martinique afin de se rendre au chevet de son père malade. Le navire n'atteindra jamais sa destination. Capturée par des corsaires et emmenée prisonnière à Boston, la jeune femme fera tout pour assurer sa survie et revoir sa fille. Sur sa route : un Métis séduisant, un lieutenant anglais persévérant et les combats entre Français et Anglais.

Ce roman captivant nous entraîne dans la tourmente de la guerre de Sept Ans (1756-1763), en compagnie de personnages déchirés entre raison et passion. Dans un style vif et coulant, Mylène Gilbert-Dumas marie avec habileté les destinées individuelles à la grande Histoire.

Lauréat
2001
C'est la faute au bonheur
Arlette Fortin

Ça commence par la peur du bonheur qui s'avoue rarement. Ça frappe à l'improviste, le bonheur, ça bouscule tout. Mylène et Pierre ont attrapé le virus du bonheur, mais Momo résiste encore. Il le dit franchement: il aimait mieux quand il était malheureux. Qu'auront alors en commun Mylène, Pierre et Momo? L'amour d'abord et avant tout, qui leur fait vivre une histoire merveilleuse, et mouvementée. Puis Bébé, bien sûr. Bébé, le fruit vigoureux et savoureux de leurs amours à trois. Leur affection pour la Petite Survivance aussi, la fille du proprio, qu'ils essaient d'arracher aux griffes de la mort. Enfin, leur amitié indéfectible, malgré ses hauts et ses bas, pour les parents, les voisins et les autres avec lesquels s'organisent les parades du bonheur. Dans ce roman fantaisiste, coloré et vivant se côtoient émotions douces et émotions fortes, situations cocasses et moments douleureux. À une galerie de personnages attanchants et une langue inventive, l'auteure nous livre une vision carnavalesque de la vie, et ce faisant, rend à celle-ci le plus bel hommage qui soit.

Lauréat
2000
Immobile au centre de la danse
Chantal Gevrey

« Justine se love dans le vaste lit, dans le creux même où jadis j'enfouissais mes rougeoles, les oreillons et tous les bobos traditionnels. Instinctivement, je retrouve pour elle les gestes de ma mère, les mots d'apaisement, la place du verre de citronnade sur la table nuit. Passé et présent en coïncidence me retiennent un instant par la peau du dos, de sorte que je me sens marcher sans avancer, comme le mime Marceau. » À travers le quotidien que ce roman intimiste nous fait partager avec la narratrice et sa famille, une année durant se déploie la thématique du déracinement, de la solitude, de la fragilité. Celle aussi de la quête d'une identité et d'une liberté essentielles au travail de création, autrement dit à la continuité de la vie. Avec son écriture fluide et inventive, ses réflexions sur la vie et le passage du temps, Immobile au centre de la danse révèle un écrivain au ton unique, impose une voix nouvelle.

Lauréat
1999
L'amour Mallarmé
Guy Moreau

François, dit Mallarmé, a dix-sept ans et vit une passion amoureuse qu'il ne peut avouer ; ce sera pour lui l'été paradisiaque et l'été infernal, l'été de grâce et celui de la déchéance. Le récit de ses déboires donnera au lecteur une chronique savoureuse, d'un style audacieux et insolent. Il a le parler raboteux, le Mallarmé. Il invente son propre langage, dont la syntaxe crée une étrange poésie, et il manie l'ironie et l'autodérision avec une verve enjouée.

Lauréat
1998
Smiley
Michel Désautels

Atlanta. Été 1996. La famille olympique débarque en force dans le château fort de Coca-Cola et de CNN. La grande fête sportive se déploie en un délire commercial sans précédent. Mais ces «jeux du centenaire» bousculent bien des destins : ceux des bonzes du Comité international olympique, prêts à tout pour que l'événement soit une réussite ; celui du journaliste Gunther qui, sans l'avoir vraiment cherché, couvre la plus grosse histoire de sa carrière ; celui d'Elle, qui fait de fort troublantes révélations ; celui de Madiba, l'entraîneur aussi dévoué que dépassé par la situation ; celui de James Jackson, qui veut devenir l'homme le plus rapide du monde ; et puis, surtout, le destin de Smiley qui, prisonnier d'un quotidien de tristesse dont il rêve de s'échapper, ne porte pas moins son surnom comme un soleil au milieu de son visage d'enfant. Avec Smiley, Michel Désautels mène l'action de main de maître et signe un premier roman remarquable par la crédibilité de ses personnages, l'originalité de ses descriptions et la finesse de ses analyses psychologiques.

Lauréat
1997
L'ange tatoué
Raymonde Lamothe

Un tatoueur nommé Tatou reçoit comme cliente une vieille dame excentrique, Gabrielle. D'abord agacé, puis toujours plus intrigué, Tatou deviendra véritablement fasciné par cette femme cultivée et énigmatique qui semble avoir fréquenté quelques grands de ce monde au cours d'une carrière importante à Washington. Mais voilà que, tout à coup, Gabrielle disparaît. Rongé par l'inquiétude, le tatoueur part à sa recherche en compagnie de la nièce et du petit-fils de la vieille dame. Cette quête le mènera à l'amour. Elle le conduira aussi à la découverte du mystère entourant cette femme étrange qui a provoqué un tournant dans sa vie. Ce premier roman que signe Raymonde Lamothe séduit par ses personnages attachants, par la vivacité du récit, par la précision et la véracité des dialogues, mais également par la vigueur et la sensibilité d'une écriture personnelle qui révèle une authentique écrivaine.

Lauréat
1996
Un cœur farouche
Danielle Roy

Roseline Mathieu a dix-huit ans. Étudiante en art dramatique, elle idéalise son rôle sur la grande scène de la vie. Deux obstacles pourtant à son plein épanouissement: sa virginité et son désir obsessif de vivre le grand amour absolu. Jusqu'au jour où elle rencontre David, ce beau violoniste marié... Malgré les mises en garde de tout un chacun, Roseline se laisse emporter par cette soudaine et invincible attirance. Après quelques mois de passion amoureuse, elle décide d'accepter l'offre qu'on lui a faite d'aller jouer du Shakespeare à Stratford en compagnie de son grand complice de tous les jours, Alexis. Mais David voit d'un mauvais oeil la séparation temporaire. Déchirée par des sentiments violents et contraires, Roseline appréhende les répercussions de son choix. Ce roman touchant et plein d'authenticité que signe Danielle Roy met en relief les aspirations légitimes d'une certaine jeunesse en quête d'identité et d'amour infini. Sa Roseline vulnérable, sa Roseline entêtée, sa Roseline amoureuse nous entraîne, bras tendus, cœur offert, dans une véritable chaîne de chassés-croisés passionnants.

Lauréat
1994
La thèse
Robert Gagnon

«Il était onze heures quarante quand François Cournoyer tomba sur cette histoire de thèse.» Mais que découvre cet historien un jour de printemps 1990? Tout d'abord une histoire vraie... ou presque. En 1934, un jeune professeur de la Faculté des sciences de l'Université de Montréal soutient une thèse de doctorat. Son directeur est nul autre que le frère Marie-Victorin. Une brillante thèse selon ce dernier. Un membre du jury s'objecte pourtant à lui décerner la plus haute mention. C'est le point de départ d'une aventure invraisemblable, qui se déroule dans un milieu qu'aucun romancier ne nous avait décrit auparavant: celui des universitaires des années trente au Canada français. Une aventure qui débouche sur un drame mystérieux au cours duquel se profile l'imposante figure de Marie-Victorin. La thèse est bien sûr un roman historique. C'est aussi un roman de mœurs où rencontre un personnage torturé, Jean-Marie Mireault, qui traîne ses guêtres dans le milieu étudiant de Polytechnique, dans les maisons cossues d'Outremont, dans les bordels de la rue Ontario, dans la région minière de Black Lake et dans un repaire de vieux célibataires de l'îles des Soeurs. C'est enfin, à sa manière, un roman policier dans lequel un historien tient le rôle d'un détective bien malgré lui.

Lauréat
1993
Le quatrième roi mage
Jacques Desautels

La ville Fabuleuse de Venise a longtemps été au centre du monde. Mais cette fois, la cité des doges réserve des surprises à l'historien d'art François Quintin, spécialiste du Titien, le plus célèbre peintre vénitien du 16e siècle. L'antiquaire Cassiano di Palma l'y attend et le mettra sur une piste où pourra s'exercer son goût de l'aventure intellectuelle. Quel lien peut-il y avoir entre les peintres du Titien qui ornent l'église des Frari et la cour de Mehmet le Conquérant, la cellule d'un moine du mont Athos et l'île de Chypre où naquit Aphrodite et où précisément l'historien fera des découvertes stupéfiantes qui risquent, en plein 20e siècle, de bouleverser nos croyances religieuses? Tantôt dépouillant les manuscrits anciens, tantôt examinant à la loupe les toiles du Titien, François Quintin, de découverte, tentera d'élucider, entre autres, l'énigme entourant l'alliance en or de la vierge Marie et celle... du quatrième roi mage. Ce roman, tout en étant imprégné des odeurs et des fastes de la Venise d'aujourd'hui, nous plonge dans l'atmosphère trouble de la Méditerranée orientale et du Moyen ge.

Lauréat
1992
Maria Chapdelaine ou le paradis retrouvé
Gabrielle Gourdeau

Maria Chapdelaine ou le Paradis retrouvé, c'est l'histoire d'une Québécoise tannée de mourir, et qui refuse de voir son peuple comme une éternelle bande de caves. Qu'on l'ait considérée comme modèle à suivre ou à ne pas suivre, peu importe: on l'a considérée comme modèle, point. Maria Chapdelaine méritait d'être revisitée: elle vaut bien la Scarlett O'Hara. Synecdoque nationale au début du siècle, la fameuse Jeannoise ne le demeure pas moins aux abords de l'an 2000. Et quiconque songeait à perpétuer son personnage jusqu'en cette fin de siècle se devait de tenir compte des soixante-dix années qui séparent la paysanne ignare, timide et bêtement croyante de cette citadine instruite, délurée et passionnément engagée dans la reconquête de son pays de Québec qu'est devenue Maria Chapdelaine au paradis retrouvé.

Lauréat
1991
Deux semaines en septembre
André Girard

Après le départ d'Hélène, Clément DaSylva ressent l'urgent besoin de revenir à La Baie, ville sans histoire, dans l'espoir de retrouver un vieil ami. Une mystérieuse femme en noir viendra perturber son retour aux sources.

Lauréat
1990
Les lièvres de Saint-Giron
Jean Fontaine

«J'aime cet endroit, dit le bedeau. J'y passe de longues heures tous les jours, peu importe la saison. Je regarde le va-et-vient dans le village. C'est instructif, vous savez! Tout à l'heure, mademoiselle, vous avez fait la remarque amusante que d'ici les gens paraissent minuscules... Comme des fourmis, vous avez dit... Si vous voulez mon avis, c'est de cette façon qu'il convient de les observer, les gens. De trop près, à leur niveau, on perçoit mal les déplacements, les départs, les arrivées, les associations, bref, l'évolution de l'ensemble. Du sommet de mon clocher, j'ai le privilège d'étudier le village à l'aide d'un microscope géant. Saint-Giron est un organisme vivant très complexe, vous savez! Je peux suivre l'évolution de tous les détails de son tissu cellulaire: la présence de bactéries, la reproduction, la dégénérescence aussi. Vivre, c'est attendre! Remplir son programme en attendant le dénouement! Ne croyez-vous pas, mademoiselle, qu'on attend toujours quelque chose, quelqu'un, une promotion, un chèque, un formulaire.... la mort?» Saint-Giron, petit village de la vallée de la Matapédia, tout le monde attend quelque chose ou quelqu'un. Entre-temps, on s'occupe, et souvent fort joyeusement. Amusé, sensible et lucide, l'oeil du conteur circule d'une scène à l'autre, et à travers séparations et rencontres, l'ensemble qui se construit devant nous nous entraîne dans une fête comme on en a rarement vu dans le roman québécois de ces dernières années

Lauréat
1989
La nuit des Perséides
Jean-Alain Tremblay
Dans ce milieu clos, une nouvelle société prend forme et évolue selon ses propres rapports de force.

En 1883, la Price Bros. and Co. implante une importante scierie à Saint-Étienne, sur le Saguenay, autour de laquelle s’organise tout un village: des habitations, une école, une église... Dans ce milieu clos, une nouvelle société – ouvriers et cols blancs, Français et Anglais, catholiques et protestants – prend forme et évolue selon ses propres rapports de force.

Dans ce village, sur fond historique et d’épopée, Laura Simard, fille d’ouvrier, et Brian Caldwell, fils du gérant de la Price, vivront une relation à la fois fragile et tumultueuse avant de se heurter aux règles de leurs mondes respectifs et de déclencher une lutte de pouvoir qui, dans une implacable escalade, mènera au drame.

Lauréat
1988

Lauréat
1987
Les Héritiers
Louise Doyon

Au début du siècle, Joseph, qui est tour à tour bûcheron, exploitant d'une terre à bois, agriculteur puis propriétaire d'une scierie, s'efforce de faire mentir le dicton selon lequel l'argent ne pousse pas dans les arbres. Avare, il ne l'est pas seulement de son argent, mais aussi de son affection, et les dix-neuf enfants issus de ses deux mariages auront à subir sa tyrannie. Les Héritiers nous raconte l'histoire de cet homme, père de famille autoritaire, rigoureux, assoiffé de petits gains, mais capable de s'attendrir, de frissonner et de rire à l'occasion. De la Beauce à Beauport, en passant par le Témiscouata et le lac Mégantic, l'auteur plonge au coeur du drame qui hante une famille du Québec d'autrefois en même temps qu'elle ressuscite un monde et une époque à jamais disparus.

Lauréat
1986
Loft Story
Jean-Robert Sansfaçon

L'amour, l'amitié. La peur, l'ambition, la folie même, autant de sentiments, autant de certitudes et de pièges. Ils s'étaient vus grands et forts avant que de vivre. Ils avaient cru que beauté et intelligence suffisaient, et que les années se chargeraient du reste. Ils ont maintenant la trentaine et doivent se rendre à l'évidence: la passion et la réussite ne seront jamais que le fruit de leurs actes. Francis Langevin, Geneviève et Maude cheminent dans un quotidien pétri d'audaces, de déceptions et de recommencements. Ils y découvriront que la peur de la vie demeure le seul échec véritable.

Lauréat
1984
Les olives noires
Danielle Dubé

En 1970, pendant que le Québec est secoué par la Crise d’octobre, un jeune couple de Québécois, leur enfant et un ami échouent sur une plage méditerranéenne de l’Espagne qui vit les dernières années de la dictature franquiste. Le couple se déchire. Christiane tente de retrouver son équilibre, d’échapper aux exigences de la vie domestique et aux diktats de son compagnon. Un roman actuel, sensuel et fascinant qui évoque une jeunesse rêvant d’un monde différent. Un long cri de libération qui s’ancre dans l’histoire collective et rejoint les préoccupations de notre époque.

Lauréat
1983
37 1/2 AA
Louise Leblanc

Ce roman décrit la rencontre inattendue de deux êtres, une femme qui n'est pas tout à fait une femme et un héros au comportement étrange. Quelques bagarres, une multitude de morts, un personnage mystérieux, des femmes-fleurs, des amours contrariées, une intrigue abracadabrante... «Une satire des romans à l'eau de rose; un conte humoristico-romantique qui emprunte à la caricature et à la bande dessinée pour mettre en exergue les stéréotypes masculins et féminins qui traînent encore dans nos mentalités.»

Lauréat
1982
Chère voisine
Chrystine Brouillet
À la fois loufoque et tragique, un roman à suspense où triomphe l'imagination.

Une série d'étranges personnages, une histoire à la fois loufoque et tragique, des meurtres en série, en bref un roman à suspense où l'imagination domine.

Lauréat
1981
La belle épouvante
Robert Lalonde

«Elle rit et j’aime tellement l’entendre rire que je capture son rire pour me donner confiance, courage. La nuit, c’est bizarre, Elle et moi on se ressemble. Une gémellité qui contient tout. Enfin, tout ce qui revigore, fait exulter. Soudain, plus peur de tout, plus mal de rien. À nos guises, on se touche, on se fait du bien, longtemps. L’amour fou n’est pas si fou que ça, que je me dis. »

Lauréat
1980
Le double suspect
Madeleine Monette

Dans ce roman sur la séduction, qui emprunte à l'intrigue policière et au roman psychologique, Madeleine Monette exploite le thème du double pour faire apparaître les rapports secrets qui se tissent entre les êtres. S'étant donné rendez-vous à Rome, deux compagnes de travail doivent voyager ensemble vers le sud. Mais Manon abandonne Anne, et son départ ne déguise pas longtemps un suicide. À partir du journal intime que Manon laisse derrière elle, Anne entreprend de percer son énigme, tout en fabriquant la sienne... Imaginez: s'approprier la vie et la mort d'autrui, et ce qu'elles contiennent de fascination.

Lauréat
1979
L'emprise
Gaëtan Brulotte

Block, en apparence si sage, devient délibérément délinquant. Sa quête acharnée, et qui se confond ici avec sa folie de vouloir tout savoir sur son mystérieux double si insaisissable pour lui, le conduira finalement, au bord de la furie, à produire des gestes attentoires aux droits élémentaires de l'individu, à sa paix et à sa liberté. Ou bien toute cette histoire, qui le rend malade, ira jusqu'au bout de sa logique ou bien elle s'arrêtera net en son cours, pense-t-il. L'alternative lui semble claire: ou cela plie ou cela casse. L'emprise, c'est celle d'un être sur un autre, exercée à la façon d'un reflet qui fascine. Et en même temps, c'est tout le cheminement de l'écrivain soumis à l'écriture, du lecteur envahi par le récit. C'est l'ascendant du personnage -- le double -- qui entraîne de l'autre côté du miroir.

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